Now, I Die ? Joke ! ll Linoa

S’abattant comme un coup porté en traître à l’adversaire, la noirceur abyssale de la nuit s’étala en peu de temps sur la vaste ville de Los Angeles, tapissant les rues, les impasses et les étendues de recoins sombres, dissimulant hommes et femmes, créatures, adversaires ou alliés, hostilités, sympathies ou plaisirs. Lorsque tout n’était plus qu’ombres et reflets de lumière, la grande ville de Los Angeles devenait le théâtre de tous les spectacles, de toutes les illusions mais surtout de tous les vices. Ci et là, se promenant, fleurant bon l’air frais et la température douce, quelques passants se complaisaient à arpenter mille rues qu’ils connaissaient déjà. Ce n’était nullement une ambiance de crainte ou de suspicion qui planait, mais bien un doux et délicat parfum de joie de vivre, d’enthousiasme et de volupté, où les femmes étaient libres et sensuelles, où les hommes étaient plaisants et surtout complaisants.

Quel était le pauvre sot ayant imaginé telle vision ? Los Angeles n’était nullement « La Cité des Anges », mais bien « Le Caniveau des Chiens Errants ». En tous les cas, c’était la façon de penser de Gloria, qui n’avait d’yeux et de considération que pour les maux du monde et non leurs remèdes. Tout n’était que chaos, perversité, corruption, dépendance, indépendance, conflits, vols, viols, et meurtres. En d’autres termes, ce n’était pas l’utopie d’une société parfaite qu’elle voyait, qu’elle percevait, qu’elle sentait et vivait, mais bien une immondice de vilenie, de perversion, et de plaisirs intenses car rien ne pouvait lui apporter plus de jouissance qu’une scène titillant son sadisme ancestral et si fortement imposé aux regards du monde. Gloria n’était pas de ceux qui pensaient vivre dans « Le meilleur des mondes possibles ». Non, elle était d’ailleurs tellement consciente de la décadence, de la déchéance et de la perte proche de ce monde qu’elle avait fait vœu de jouir encore quelques temps de ce qu’elle possédait, de crainte de n’en avoir plus l’occasion. En son esprit, tout était aussi simple que cela.

Ses talons aiguilles frappant le bitume sec et abrupt de quai, Gloria se complaisait à ainsi défiler au milieu de ces vastes étendus d’ordures immondes et écoeurantes déposées par les « hommes ». Défilant telle une femme dont la moralité aurait été douteuse et les services auraient été coûteux, elle ne passait guère par ici par simple complaisance, car Dieu seul savait – et elle maudissait totalement ce produit sot de fiction humain – combien elle n’aimait guère ces lieux de désertion intense, où il n’existait rien que de sales rats pour seule compagnie. Elle était venue rencontrer un homme. Ou plutôt deux. A moins qu’ils ne furent trois en réalité. L’important ne fut pas qu’elle y soit venue mais bien qu’elle comptait en repartir. Les docks sentaient cette odeur nauséabonde qui lui donnait la nausée, et elle voyait parfois quelques regards luisants, glissant sur elle, inspirant la luxure de ces êtres convoitant et le dégoût pour une femme tuée lentement par le temps, devenue ainsi plus forte de sa semi immortalité.

Personne à l’horizon et elle en eut un sourire perverti de sadisme. Son esprit se plaisait à lui inciter quelques rêves ébréchés et aspirations inutiles, qui se contentaient seulement d’animer son imagination contrôlée par la corruption battant ses veines. La solitude n’avait jamais été que son seul ami, et encore aujourd’hui, elle s’en satisfaisait tant qu’elle n’en aurait loué aucun autre pour tout le pouvoir du monde. Gloria continuait modérément son avancée, car, quoi que l’endroit lui semble impropre à sa présence, elle aimait cette solitude, ce silence. En pensant à ce silence, il fut trop parfait pour qu’il ne se passe rien de malhonnête. Qu’en était-il ? Gloria ne montra aucun signe de changements, mais, comme à chaque fois, elle avait toujours un œil sur ses avants, un œil sur ses arrières, tout en sachant qu’elle gardait son esprit ouvert à plus que de simples visions ou sons.

“It's so very cold outside, Like the way I'm feeling inside”
Une journée comme tous les autres, aussi froide, solitaire, et désespérait que les jours qui précédait ce même jour. Le temps était particulier, vous savez, un peu comme en été, qu’il fait tantôt une chaleur écrasante, puis d’un seul coup, de gros nuages épais, qui cachait un soleil tellement éblouissant. Et la chaleur était d’un seul coup redescendu à une température d’Hiver. Grisâtre. C'était le seul adjectif capable de définir la soirée. L'air était anormalement lourd. Ce type d'air qui vous presse le cerveau avec irritabilité et qui vous rend malades. Le genre d'air qu'on veut simplement voir disparaître et être rafraîchis par une belle averse. Il y avait cette drôle d'atmosphère à Los Angeles presque trous les jours, les combats avaient créer comme une malédiction, un chaos perpétuel régnant en maître sur cette ville jadis considérée comme la cité des anges.

La journée de Linoa allait une fois de plus être compose d’une journée de patrouille à surveiller, traquer et éradiquer toute créature de la nuit foulant son chemin. Elle n’avait pas vraiment le temps pour de telles futilités de son age qu’est la télévision, la détente, le shopping et autres, un luxe pour celle qui est le leader des Marlok, l’un des deux clans se livrant guerre ici bas. Oui la jeune Summer aurais pu rester dans son camp mélancolique à tout ce dont elle avait perdue, en si peu de temps : sa sœur, ses parents,…mais ce n’était tout simplement pas son genre de s’apitoyer sur son sort et paraître si faible.
Linoa était aujourd’hui habillé d’une manière plus que féminine, assez surprenant en soit, car, elle détestait tout ce qui se raccrochait à une robe, jupe, chaussures à talon ne trouvant tout bonnement pas pratique de chasser le gibier avec des talons de 10 centimètre de haut à courir et vous battre ainsi vous avez déjà essayer ? Pas très conventionnel vous en conviendrez. La belle avait même décidée aujourd’hui de se coiffer plus naturellement, arborant une chevelure des plus souple et soyeuse (merci L’Oréal^^). Mais s’il y’avait une chose dont Linoa n’avait pas quitté, c’était son regard si connu, froid et glacial, qui de première abord vous décourage même d’entamer une conversation avec elle.

Alors que les nuages gris se faisaient de plus en plus présent dans le ciel, voici Linoa arpentant les rues de la ville pour finir vers le port, les docks pour être plus précis, ses pieds l’ayant machinalement conduit presque à l’extérieur de la ville sans y prêter attention.
Reprenant la route pour en finir, les bras croisé, et le visage très fermer, elle ne prit pas garde à ce qui se tramait autour d’elle, plongée dans d’imperpétuels songes. Mais un bruit assez fort de talons aiguilles se fit entendre, résonant près des entrepôts des docks où se trouvait la brunette.
Elle se sentis légèrement fatiguée, comme ci l’atmosphère pesant et cette quête redondante de combats qui régnait ici venait de l’assaillir dans son élan.
S’asseyant sur une caisse en face d’un bateau ancien bateau délabré, Linoa sortie de sa poche son IPod qu’elle mis aux oreilles, le son lui vrillant les tympans la jeune femme était plongée dans son monde, savourant ce moment de calme pour évacuer. Elle laissa sa tête buttée en arrière, elle se sentit légèrement las de tout ce chaos.

"..."

Ses talons aiguilles – car elle fut bien une fétichiste que ça n’aurait pas été étonnant – continuait de battre la surface rude des docks, qui rythmaient son avancée, et qui lui assurait en quelques sortes une assurance providentielle, car Gloria en retira une certaine mise en avant. Il était difficile d’expliquer l’effet qui en était produit, mais elle gardait la certitude qu’elle en avait en partie besoin, ou que, tout du moins, ce n’était pas du luxe que d’en jouir. Il ne fallait pas toujours grand-chose pour complaire la jeune femme – qui n’en avait que l’apparence – si bien que de son allure en ressortait une satisfaction simple, un tantinet perverse, certes, mais c’était bien elle. En y adjoignant son pantalon en cuir noir, extrêmement près du corps et sa veste de la même matière surplombant un petit chemisier blanc en dentelles, Gloria ne pouvait se sentir plus provocante en était plus habillée qu’à cet instant. En d’autres termes, elle ne pouvait pas se sentir plus elle-même que dans cette tenue, dans cette attitude … mais pas dans cet endroit.

Elle se trouvait désormais persuadée que quelqu’un se trouvait dans les parages, mais contrairement aux regards lubriques croisés un peu plus tôt, elle ne parvenait pas à identifier clairement la position de cette présence hostile. Présence parce qu’elle songeait à quelques créatures enveloppant la nuit qu’elle n’aimait pas particulièrement rencontrer car ce genre d’entrevues dégénéraient souvent étant donné qu’elle n’avait pas vraiment envie de servir de dîners, et hostile parce que personne n’étant son ami sinon au moins son allié, elle n’avait bien évidemment que des adversaires, des ennemis, ou tout simplement des menaces potentielles, qui en étaient parfois sans le savoir. Gloria était un peu « seule contre tous » dans le sens où elle n’avait confiance en personne, mis à part en elle-même et que les choses n’ayant pas changé pendant des dizaines de siècles, elle se voyait fort mal changer de sitôt. C’était d’ailleurs une raison pour laquelle elle refusait catégoriquement de s’allier à l’un ou l’autre des deux « clans » dans le sens où elle n’aurait confiance en personne. Il y en avait bien d’autres qui faisaient sa neutralité, mais elle n’avait pas besoin de se les expliquer.

Elle voulut s’assurer de son intuition, et elle porta deux doigts à ses lèvres en y murmurant une petite formule typiquement indigène. Un sortilège qu’elle avait déjà utilisé des milliers de fois par simple prudence car Gloria aimait la provocation et le danger, et même si la mort la séduisait parfois, elle ne voulait nullement céder à cette plaisante et mortelle tentation. Gloria était folle, sans doute, peut être, ou certainement, mais l’important était seulement qu’elle fut méfiante, car son sortilège répandit une vague fumante, qui s’étala sur tous les docks. Elle s’était arrêtée, pour scruter le retour de son petit sort, et elle se fit patiente. Elle savait qu’elle pourrait identifier cette présence d’un simple contact car cette fumée pénétrant la chair permettait d’en retirer toutes les sensations, toutes les informations nécessaires. Ce sortilège était douloureux, très douloureux même, mais Gloria n’avait pas de pitié, et elle savait qu’il n’existait personne d’assez fou pour soit rester réellement à distance soit ne pas le rester justement. Elle se fit patiente, bien patiente.

Jusqu’à ce que son sortilège lui revienne. La fumée d’une couleur grisâtre se fondant à moitié avec l’environnement vint jusqu’à elle et s’insinua doucement par sa bouche et ses narines. Elle ferma un instant les yeux jusqu’à totalement s’imprégner de ces sensations. Une femme, jeune, fraîche, absente également, jusqu’à ce qu’elle vienne la chercher. Déterminer, forte, combative, et un goût certain pour le sang. Gloria se concentra un peu plus jusqu’à obtenir des éléments qui lui étaient importants ou tout du moins nécessaires. Elle n’en fit pas en danger, elle en fit une sorte de petit amusement. Elle voulut vérifier sa conclusion même si son sortilège ne lui avait jamais fait défaut. Elle s’approcha donc, contourna quelques blocs et tomba sur une jeune femme telle qu’elle l’avait vu dans son esprit. Elle énonça dans un maigre sourire satisfait :

- Linoa ?

La jeune Summer se trouvait toujours assise aux docs, son IPod aux oreilles, murmurant à tue tête cet air qu’elle écoutait en boucle depuis maintenant 10 minutes.
Il est vrai qu’ici à Los Angeles le temps pour la détente était devenu prohibé et obsolète, le temps filant dans la quiétude, le doute et les combats tel était le lot quotidien, le fruit du chaos, châtiment affublé entre les deux clans.
Le temps, toujours versatile ici, changeait à présent, observant non loin d’elle un nuage menaçant et anormal se forma alors. Intriguée par ce phénomène d’une troublante anormalité, miss Summer releva un sourcil en levant les yeux au ciel, faisant par la même occasion tomber irrémédiablement ses écouteurs au sol.
La voici debout quand une jeune femme s’exclama en prononçant son nom.
Cette jeune femme fièrement dressée devant elle donnait un air candide : robe blanche, sourire railleur d’une blancheur immaculée mais comme chaque combattant le sait très bien il ne faut jamais se fier aux apparence…loin de là.

Comment connaissait elle son nom ? D’où sortait elle vêtue de la sorte, ne savait elle pas que Los Angeles était en période de guerre perpétuelle ? A moins que…
Tant de questions percutantes frappant l’esprit de Linoa. Etant une guerrière née, la brunette leva instantanément son arme en direction de cette voix inconnue fixant sa potentielle cible.

- Qui est tu et comment connaît tu mon nom !
s’exclama elle avec éloquence.

Une chose était sure elle ne semblait pas être une Sokol, Linoa l’aurait déjà aperçue lors de combats entre les deux clans.
Une indécise ? C’était plus probable sachant l’attitude désinvolte de cette jeune femme.
Profitant donc de son avance sur cette jeune femme, Linoa en profitait pour l’examiner restant bien évidemment sur ses gardes, prête à toute éventualité.

» LINOA SUMMER